Une route difficilement partagée

La situation sur nos routes devient de plus en plus préoccupante, comme le révèle le dernier baromètre annuel Allianz France-CSA. Seulement 36 % des Français estiment que la cohabitation entre les différents usagers de la route se passe bien. Ce chiffre marque une chute significative par rapport aux 45 % en 2023 et 50 % en 2022. Cette tendance témoigne d’une tension croissante sur les routes françaises, renforcée par des comportements jugés de plus en plus dangereux et un manque de respect des règles de circulation.

Incivisme : un fléau sur nos routes

L’enquête met en lumière que la principale source de frustration des usagers réside dans le non-respect du code de la route. L’incivisme est particulièrement visible du côté des engins de déplacement personnel motorisés (EDPm), comme les trottinettes électriques : 79 % des sondés dénoncent ces comportements, soit une augmentation de 3 points par rapport à 2023. Les utilisateurs de trottinettes arrivent en seconde position à 74 %, suivis des conducteurs de deux-roues motorisés (69 %) et des cyclistes (62 %) avec une hausse de 4 points en un an.

Une menace omniprésente : les automobilistes

Paradoxalement, dans un paysage de tensions routières, la voiture est souvent perçue comme le mode de transport dominant, mais également comme la principale menace. 84 % des utilisateurs d’EDPm, 71 % des cyclistes, 66 % des conducteurs de deux-roues motorisés, et 53 % des piétons estiment que les automobilistes sont un danger, principalement de par leur inattention à leur égard.

Les automobilistes, de leur côté, ne sont pas à l’abri du stress, car 84 % d’entre eux souhaitent une meilleure gestion de la circulation face à la présence des EDPm et 71 % pour les vélos. De leur perspective, les piétons s’inquiètent également des engins motorisés qui circulent sur les trottoirs.

Vers un besoin urgent de segmentation

Cette situation critique a poussé une majorité de français à réclamer une séparation claire des modes de transport. En effet, 87 % des sondés souhaitent la création de pistes cyclables séparées, tandis que 75 % appellent à plus de zones piétonnes. 

La question de la formation : un appel presque unanime

Il apparaît également essentiel de s’interroger sur la formation des usagers, notamment ceux des EDPm. Il est révélateur de constater que 79 % des personnes interrogées soutiennent l’idée d’instaurer une attestation ou un test du code de la route pour ces usagers. Une mesure qui pourrait contribuer à une meilleure compréhension des règles de circulation et à une cohabitation plus sereine.

Une alerte tragique

En parallèle, ces préoccupations prennent un tout autre sens avec l’augmentation tragique de 38 % des décès parmi les conducteurs d’EDPm durant l’été. Ce chiffre alarmant souligne l’urgence de réagir pour la sécurité de tous.

Conclusion : un chemin semé d’embûches

Face à un constat aussi préoccupant, le besoin d’un dialogue constructif entre tous les usagers de la route devient impératif. À l’heure où la prudence et la tolérance semblent se perdre dans les méandres de la circulation quotidienne, il revient à chacun de faire le nécessaire pour favoriser un partage harmonieux des routes. Un défi à relever d’urgence pour faire de la sécurité une préoccupation première dans cette cohabitation jour après jour.